Institution
Décès de Jean-Yves Veillard / Communiqué de Nathalie Appéré
C'est avec une profonde tristesse que j'apprends ce soir la disparition de Jean-Yves Veillard.
Historien de passion et passeur inlassable, scientifique accompli et vulgarisateur hors pair, il aura conjugué toute sa vie, Rennes et la Bretagne, son histoire et sa culture. Plus qu'aucun autre, il aura contribué à révéler notre patrimoine local et populaire, qu'il s'attacha à étudier avec une opiniâtreté et une compétence unanimement saluées.
Auteur de plusieurs publications de référence sur l'histoire de notre ville, Jean-Yves Veillard est nommé en 1967 conservateur au musée des Beaux-arts et d'archéologie de Rennes pour s'occuper de la section Bretagne. Il prend la direction du "nouveau" musée de Bretagne, devenu autonome en 1976.
À ce poste, il accomplit une oeuvre muséographique exceptionnelle, multipliant les expositions de référence, nouant des partenariats fructueux avec les universités, à commencer par celle de Rennes 2, collectant inlassablement documents, outils, mobiliers, objets domestiques. Il est ainsi l'un des tout premiers conservateurs à faire entrer dans les collections des milliers de clichés photographiques, qui sont aujourd'hui autant de témoignages inestimables de notre passé. Afin de sauvegarder la mémoire rurale de notre territoire, il conçoit un projet muséal pour la ferme de la Bintinais qui devient l'écomusée du Pays de Rennes en 1987.
" Bretagne est univers " comme il aime à le rappeler à la suite du poète Saint-Pol Roux. Sous sa direction, le musée de Bretagne devient celui de toute la Bretagne, dont il veut montrer les " mille et une images ", la richesse autant que le pluralisme de sa culture. Il coordonne le travail de 164 auteurs qui aboutit à la publication du dictionnaire du patrimoine breton, un ouvrage, récemment réédité, qui fait aujourd'hui encore référence.
Il aura été, aux côtés d'Edmond Hervé, une des chevilles ouvrières du Nouvel Équipement Culturel, qui deviendra les Champs Libres. C'est à lui et à ses convictions profondément humanistes que nous devons la constitution du fonds Dreyfus, dont le procès en révision eut lieu à Rennes en 1899.
Nous n'oublierons pas Jean-Yves Veillard. Il restera, dans la mémoire rennaise et bretonne qui lui doit tant, cette mémoire qu'il n'aura cessé de cultiver et d'éclairer, " Monsieur le Conservateur ". À sa famille et à ses proches, j'adresse mes plus sincères condoléances.
Nathalie Appéré,
Maire de Rennes
Communiqué de presse
mercredi 25 mars 2020
Ville de Rennes / Rennes Métropole
. (Service de presse de la Ville de Rennes et de Rennes Métropole)
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