Culture
Les expositions " Forever Sixties. L'esprit des années 1960 dans la Collection Pinault " et " Art is magic " ouvriront leurs portes au public le samedi 10 juin 2023
Exporama, le rendez-vous annuel de l'art contemporain à Rennes, sera de retour à l'été 2023. Mis en oeuvre par la Ville et la Métropole, ce festival propose aux publics un parcours urbain valorisant les multiples initiatives rennaises en matière d'art contemporain. Cette troisième édition aura pour expositions majeures " Forever Sixties. L'esprit des années 1960 dans la Collection Pinault " et "Art is magic ", une rétrospective consacrée à l'artiste anglais Jeremy Deller.
Après " Debout ! " (2018) et " Au-delà de la couleur " (2021) au Couvent des Jacobins, la Collection Pinault, la Ville de Rennes et Rennes Métropole renouvellent leur collaboration à l'occasion d'une exposition inédite d'oeuvres de la collection réunie depuis 50 ans par François Pinault. À travers plus de quatre-vingt oeuvres emblématiques, dont certaines n'ont encore jamais été exposées par la Collection Pinault, " Forever Sixties " offre un éclairage sur un moment décisif de l'histoire de l'art contemporain, la révolution visuelle des années 1960, et ses échos dans la création des décennies suivantes. L'exposition se tiendra au Couvent des Jacobins du 10 juin au 10 septembre.
Le Musée des beaux-arts, La Criée centre d'art contemporain et le Frac Bretagne s'unissent pour accueillir " Art is magic ", la première rétrospective consacrée à l'artiste britannique Jeremy Deller en France. Jeremy Deller développe depuis les années 1990 une pratique qui évolue entre art conceptuel, performance, installation et vidéo, trouvant toujours sa source dans des sujets en prise avec la réalité sociale et politique. Proposée sur trois lieux, cette exposition, qui entre en résonance avec " Forever Sixties ", sera présentée du 10 juin au 17 septembre.
" Forever Sixties. L'esprit des années 1960 dans la Collection Pinault "
De quoi les Sixties sont-elles le nom ? Libération, répression, appropriation ? Sous influence anglo-américaine, cette décennie se caractérise par un boom démographique et économique sans précédent, l'émergence de la société de consommation et le début de la conquête spatiale. Marquées par les conflits idéologiques, la Guerre froide et les guerres de décolonisation, l'apogée violente du mouvement des droits civiques et la libération sexuelle, les Swingeing Sixties -- années répressives comme intitulées par Richard Hamilton qui joue des mots " swinging " (basculant, oscillant, dansant) et " swingeing " (drastique, sévère) -- sont aussi un champ de tensions opposant conservatisme et démocratisation, culture dominante et contre-cultures alternatives, conformisme mercantiliste et rêves d'évasion.
Produit et symptôme de l'époque, résolument engagé du côté du présent, le Pop Art aux États-Unis et en Europe affole le regard en redéfinissant, entre 1956 et 1968, les canons d'une modernité à bout de souffle et en insufflant un esprit critique et rebelle qui continue de posséder l'art contemporain. En rupture avec l'Abstraction des années 1950, le Pop, ainsi que le Nouveau Réalisme en France, renverse les hiérarchies et fait entrer, comme par collage, dans le domaine des arts et de la pensée, les enjeux et les objets du quotidien, la société du spectacle et la publicité, la réalité des luttes politiques, féministes et raciales et l'actualité des mass-médias qui transforme alors le monde occidental en un village global.
Avec les oeuvres de Richard Avedon, Evelyne Axell, John Baldessari, Teresa Burga, Robert Colescott, Llyn Foulkes, Gilbert & George, Robert Gober, Richard Hamilton, David Hammons, Duane Hanson, Alain Jacquet, Edward Kienholz, Kiki Kogelnik, Barbara Kruger, Christian Marclay, Tim Noble & Sue Webster, Raymond Pettibon, Michelangelo Pistoletto, Richard Prince, Martial Raysse, Ed Ruscha, Niki de Saint Phalle, Sturtevant, Jerzy Ryszard " Jurry " Zielinski...
Avec un choix de pochettes de disques historiques et une playlist de près de cent titres emblématiques des années soixante conçue spécialement par Etienne Daho à l'occasion de l'exposition.
Commissariat : Emma Lavigne, directrice générale de la Collection Pinault, avec Tristan Bera, chargé de recherche.
Horaires d'ouverture : du mardi au dimanche, de 10h à 19h. Nocturne chaque mercredi jusque 21h.
" Art is magic ", une rétrospective par Jeremy Deller
" Art is magic " est la première rétrospective en France du célèbre artiste britannique Jeremy Deller (1966, Londres), lauréat du prestigieux Turner Prize en 2004 et représentant de son pays à la Biennale internationale d'art contemporain de Venise en 2013.
Jeremy Deller s'intéresse aux cultures populaires et aux contre-cultures. Les questions sociales, l'histoire, mais aussi la musique, sont au centre des investigations de l'artiste. Teintées d'un humour acide et d'un discours socio-politique assumé, ses oeuvres font un lien entre la culture - vernaculaire ou de masse - et le monde du travail. Ses recherches l'ont mené à explorer l'histoire sociale de son pays et au-delà, à travers les conflits sociaux de l'ère thatchérienne, le groupe Depeche Mode, le monde du catch, les ferments du Brexit, ou encore l'Acid house et le mouvement rave, avec le souci constant d'impliquer d'autres personnes dans le processus créatif.
L'exposition " Art is magic " dresse un large panorama de l'oeuvre de l'artiste des années 1990 à aujourd'hui à partir d'une quinzaine de projets et oeuvres majeurs qui ont ponctué son parcours. Elle sera, par ailleurs, l'occasion de publier le premier ouvrage rétrospectif du travail de l'artiste en langue française.
Une rétrospective en trois univers
Le Musée des beaux-arts livre un panorama de sa création depuis les années 2000, avec des dispositifs qui combinent performance, vidéo et installation. Les oeuvres Valerie's snack bar et Speak to the earth and it will tell you explorent ce qui cimente la solidarité et la complicité entre habitants - le fameux " lien social ". The Battle of Orgreave et Putin's happy s'offrent comme des instruments d'investigation pour questionner les luttes politiques et leur traitement médiatique, qu'il s'agisse de conflits sociaux de l'époque thatchérienne ou des débats plus récents sur le Brexit.
On retrouve cette inscription dans l'histoire - politique, sociale, de l'art... - à La Criée centre d'art contemporain, avec Warning Graphic Content, ensemble qui réunit les oeuvres imprimées et les affiches de Jeremy Deller de 1993 à 2021, soit plus d'une centaine de pièces.
En écho, dans le diaporama Beyond the White Wall, Jeremy Deller raconte, en voix off, les projets qu'il a réalisés dans l'espace public et qui floutent les frontières entre l'espace de l'art et l'espace social.
Le parcours au Frac Bretagne présente Jeremy Deller comme le grand observateur de la culture vernaculaire au Royaume-Uni. Réunissant dessin, peinture, cinéma, performances, costumes, décoration, opinions politiques et humour, ainsi qu'objets étonnants, Folk Archive (2005 avec Alan Kane) célèbre l'activité d'un large éventail de loisirs et d'activités britanniques, et démontre que l'art populaire en Grande Bretagne est à la fois répandu et vigoureux.
En pendant de cette installation, trois oeuvres filmiques traitent également de l'appropriation culturelle populaire : English Magic (2013), Everybody in the Place: an Incomplete History of Britain 1984-1992 (2018) et Our Hobby is Depeche Mode (2006, avec Nick Abraham).
Commissariat : Etienne Bernard, directeur du Frac Bretagne, Jean-Roch Bouiller, directeur du Musée des beaux-arts, Sophie Kaplan, directrice de la Criée centre d'art contemporain, Claire Lignereux, responsable art moderne et contemporain au Musée des beaux-arts et coordinatrice Exporama.
Horaires d'ouverture :
- Musée des beaux-arts, 20 quai Emile Zola : du mardi au dimanche, de 10h à 18h.
- La Criée centre d'art contemporain, Place Honoré Commeurec : du mardi au dimanche, de 13h à 19h.
- Frac Bretagne, 19 avenue André Mussat : du mardi au dimanche, de 12h à 19h.
Accès gratuit pour les moins de 26 ans
Afin de toucher le plus large public, la Ville de Rennes et Rennes Métropole proposeront un accès gratuit à ces deux expositions pour les jeunes de moins de 26 ans, les personnes en situation de handicap et leur accompagnant, les titulaires du dispositif Sortir!, les titulaires des minima sociaux et les demandeurs d'emploi.
Un billet couplé donnant accès aux expositions " Forever Sixties " (Couvent des Jacobins) et " Art is magic " (Musée des beaux-arts, la Criée, Frac Bretagne) sera mis en vente. Plein tarif : 12 € / tarif réduit : 7 €.
Exporama, un festival d'art contemporain
Exporama donne à voir le rapport constant qu'entretient Rennes à l'art contemporain, et son engagement en faveur de la création artistique et de sa diffusion, à travers une mosaïque d'acteurs et d'offres culturelles ouvertes à tous.
Outre ces deux expositions, Exporama 2023 proposera :
- Une offre complémentaire (expositions, performances, réalisations in situ, etc.) associant des acteurs locaux de l'art contemporain ;
- Un parcours urbain pour découvrir les lieux d'exposition des partenaires et les nouvelles oeuvres issues de la commande publique.
Pratique
Vous trouverez ci-contre en téléchargement des visuels pour chaque exposition.
Communiqué de presse
lundi 13 février 2023
Ville de Rennes / Rennes Métropole
Tiphanie Aymard