Le Plan Local d'Urbanisme intercommunal (PLUi) de Rennes Métropole modifié

19/06/2025

  • Temps de lecture 5 minutes
  • Publié le
  • Mis à jour le

Le Plan Local d'Urbanisme intercommunal (PLUi), qui fixe les règles d'utilisation des sols pour tout projet d'aménagement ou de construction dans la métropole, est modifié pour la deuxième fois depuis son adoption en 2019.

Cette deuxième modification acte des évolutions structurantes dans quatre domaines en particulier : le logement, la sobriété foncière, les mobilités, l'adaptation au changement climatique.

Après une phase de concertation publique (fin 2023 - début 2024), une enquête publique, qui s'est déroulée cet hiver, a permis d'amender un projet également enrichi des avis des communes, des personnes publiques associées et de la commission d'enquête. Il a ensuite été présenté et voté au cours du Conseil métropolitain du 19 juin 2025.    

Les grands enjeux de la modification  

Cette modification n°2, en fixant de nouvelles règles d'urbanisme, a un impact concret pour les constructions nouvelles et les futurs projets d'aménagement.  

Répondre aux besoins de logements pour tous sur l'ensemble de la métropole  

L'ambition de construire 5 000 logements par an est au cœur du PLUi. Actée dans le Programme Local de l'Habitat (PLH), elle se conjugue avec la volonté de privilégier le renouvellement urbain (pour 60% des nouveaux logements) et le recyclage immobilier (notamment en facilitant la surélévation des constructions existantes) et d'optimiser le foncier disponible. Il s'agit également de protéger les publics fragiles, de répondre aux besoins spécifiques des Gens du Voyage et de massifier la production de logements aidés et régulés pour permettre l'accès de tous les publics au logement.  

Conforter les zones d'activités artisanales et industrielles  

Des zonages règlementaires sont revus pour préserver la vocation productive des activités artisanales et industrielles pour éviter qu'elles évoluent vers du tertiaire ou du commerce. Dans le même temps, le PLUi permet d'identifier le potentiel de gisements fonciers dans les zones d'activités pour favoriser la densification et le renouvellement urbain économique. Ainsi, en cohérence avec les orientations du Programme Local d'Aménagement Économique (PLAE), les dispositions du PLUi encadrent le développement des pôles tertiaires sur des secteurs ciblés, tout en autorisant la création de bureaux dans le cadre d'une mixité fonctionnelle dans le tissu urbain.            

Ouvrir de nouveaux secteurs à l'urbanisation tout en répondant aux enjeux de sobriété foncière  

En complément du renforcement du renouvellement urbain, quelques secteurs sont ouverts à l'urbanisation tout en veillant à ne pas obérer la future trajectoire Zéro Artificialisation Nette qui impose de limiter la consommation de l'espace et qui devra être transposée dans le PLUi au plus tard en février 2028. Les secteurs de projet correspondant ont été rigoureusement sélectionnés sur la base d'une analyse des besoins et de la sensibilité environnementale. Au total, les ouvertures à l'urbanisation correspondent à 76,6 ha, dont 51 ha pour le logement ; l'application des nouvelles densités issues du Programme Local de l'Habitat permet d'optimiser l'aménagement de ces secteurs.  

Prendre en compte l'évolution des mobilités   Les mobilités connaissent une évolution importante dans la pratique (développement des déplacements alternatifs à la voiture solo, diminution de l'équipement automobile des ménages...) et dans les moyens mis en œuvre pour encourager cette évolution (développement du covoiturage, développement des réseaux vélos, ligne b du métro, projet de trambus...). Sur le territoire de la métropole, le nombre moyen de voitures par ménage est passé de 1,2 en 2007 à 1,14 en 2018. On observe par ailleurs une forte corrélation entre la composition du foyer - la taille du logement et l'équipement en voiture. Ce constat conduit à adapter les règles de stationnement automobile des nouvelles constructions (logements, bureaux et autres activités et équipements) afin de réduire l'empreinte globale du stationnement automobile (un nombre de places adapté à la taille du logement, des mutualisations possibles...).  

Adapter la métropole au changement climatique  

Afin de renforcer l'adaptation au changement climatique, de nouvelles règles renforcent l'isolation thermique des constructions, encouragent la production d'énergie renouvelable en toiture ou l'utilisation de matériaux bas carbone dans la construction. Des règles sont instituées en faveur du confort d'été dans les logements et les bureaux : ventilation, entrée de fraîcheur dans les locaux en limitant le recours à la climatisation...  

Préserver l'eau et la biodiversité  

La biodiversité est renforcée en favorisant davantage encore la protection des arbres et des zones humides et en augmentant les compensations obligatoires en cas d'atteinte à ces espaces. La gestion de la ressource en eau (protection des milieux aquatiques et des zones humides, gestion des eaux pluviales) et la préservation du cycle naturel de l'eau sont cruciaux. Par exemple, la ressource en eau peut être économisée en encadrant plus fortement la construction des piscines individuelles (volume limité à 25 m3 maximum, soit 3 m x 6 m environ), et en rendant obligatoire un système de couverture. La récupération des eaux pluviales sur les toitures est exigée en vue de la réutiliser pour des usages extérieurs (arrosage...) et / ou sanitaires (WC, lave-linge)...  

Encadrer la constructibilité en campagne  

Le PLUi contribue à la mise en œuvre de la stratégie métropolitaine en faveur de l'agriculture ; ainsi la modification n°2 vient restreindre les possibilités de création de logements (mais aussi de restaurants) par changement de destination des bâtiments agricoles afin de faciliter la transmission et le développement des exploitations agricoles. Elle instaure en parallèle des Secteurs de Taille et de Capacité Limitées, permettant de manière exceptionnelle de développer en campagne notamment des activités liées aux Loisirs-Tourisme dans quelques communes.      

Améliorer la prise en compte du patrimoine bâti  

314 nouveaux édifices sont protégés par le PLUi, portant l'ensemble des bâtiments classés "Patrimoine Bâti d'Intérêt Local" à 12 383. En outre, de nouveaux guides de recommandations portant sur des ensembles urbains sont créés sur les ensembles Maillols du Blosne et de Patton à Rennes, sur la cité jardin Jean-Jouvenet / Paul-Gauguin à Rennes et sur les façades anciennes du centre-bourg de Laillé. Parallèlement à la modification du PLUi, une procédure de création ou modification de Périmètres Délimités des Abords des Monuments Historiques (en remplacement du rayon de 500 mètres) est menée avec l'État sur 8 communes ; à l'intérieur de ces périmètres, et uniquement de ceux-ci où se concentrent les enjeux patrimoniaux, l'avis conforme de l'Architecte des Bâtiments de France sera requis pour toute demande d'autorisation d'urbanisme.    

Calendrier de mise en œuvre   Après approbation par le Conseil de Rennes Métropole du 19 juin 2025, les nouvelles règles issues de la modification n°2 du PLUi seront exécutoires à partir du 18 septembre 2025.