Une étude récente du Shift Project, think tank de la décarbonation de l'économie, a démontré que près de 90 % des agriculteurs sont prêts à améliorer leurs pratiques agricoles si un levier économique est proposé en ce sens. C’est pourquoi, en s’appuyant sur les partenaires agricoles locaux et en concertation avec la profession agricole, la co-construction d’un dispositif de Paiements pour services environnementaux (PSE) apparaît prometteuse.
Les PSE, un outil financier déjà expérimenté et plébiscité
Les PSE ont été expérimentés par les Agences de l’Eau depuis 2021 sur l’ensemble du territoire national et le bilan de ces expérimentations, dressé par le Ministère de la transition écologique, apparaît globalement favorable. Cet outil est plébiscité par de nombreuses collectivités qui souhaitent s’en emparer et plusieurs guides à destination des collectivités ont été rédigés (Ministères, Banque des territoires…).
En juillet 2024, le Ministère de la Transition écologique a facilité l’accès des collectivités territoriales à ce dispositif grâce à la mise en place d'un régime d'aide, mobilisable sans demande d’autorisation particulière, afin de rémunérer les agriculteurs s’engageant dans un PSE.
Dans son rapport d’octobre 2025 intitulé "Les politiques publiques de santé environnementale", le Haut-Commissariat à la Stratégie et au Plan recommande la mise en place de Paiements pour services environnementaux afin de protéger des pollutions diffuses aux pesticides dans les aires d’alimentation de captage.
La mise en place de l'étude d'un PSE par Rennes Métropole
Le dispositif métropolitain de PSE aura pour objectif de rémunérer directement les agriculteurs et agricultrices du territoire engagés pour une agriculture plus durable notamment via l'absence ou la réduction d’utilisation de produits phytosanitaires de synthèse.
Sa mise en place nécessite des concertations avec le monde agricole et les autres partenaires, afin d’avoir un aperçu des moyens humains, techniques et financiers qu’il conviendra de mobiliser pour la pleine réussite du déploiement à terme.
Une phase d’étude de faisabilité et de préfiguration permettra ainsi d'affiner les hypothèses de travail sur :
- les indicateurs,
- les zones géographiques expérimentales,
- le niveau de rémunération des agriculteurs,
- le cadre juridique et régime d’aide à mobiliser,
- la complémentarité avec les autres actions du PAT et avec les initiatives des autres partenaires.
L'objectif est de pouvoir engager les premiers agriculteurs dans le dispositif à compter de 2027.
Sur le territoire métropolitain, les PSE pourraient concerner dans un premier temps des zones expérimentales qui seront définies au regard des enjeux de qualité de l’eau et de santé publique, avant de s’étendre sur le territoire métropolitain.
La rémunération des agriculteurs pourrait se faire sur des fonds propres métropolitains tout en sollicitant l’ensemble des pistes de co-financements envisageables, tels que des financements publics (Agence de l’Eau Loire Bretagne, DRAAF, Région…) et privés (entreprises, associations…).